En 2024, plus de 80 % des violations de données liées au cloud résultent d’une mauvaise configuration plutôt que de failles logicielles. Les fournisseurs de services garantissent rarement la sécurité totale des environnements partagés, laissant aux entreprises la responsabilité de la protection de leur propre périmètre.
Les attaques par escalade de privilèges et détournement d’identités persistent malgré l’évolution des outils de surveillance. Les exigences réglementaires se multiplient, mais leur application reste inégale selon les juridictions et les secteurs d’activité.
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Plan de l'article
Panorama des vulnérabilités cloud à l’horizon 2025
La transformation numérique ne ralentit pas et projette le cloud computing au cœur de la dynamique des entreprises. Avec l’explosion des usages, les vulnérabilités cloud se multiplient aussi vite que les promesses de la technologie. Les environnements hybrides multi-cloud ouvrent de nouveaux accès, souvent sous-estimés. La gestion des accès, dispersée entre divers fournisseurs de services cloud et plateformes, complexifie la tâche et expose à des brèches inattendues.
De plus en plus d’organisations, qu’elles soient petites ou géantes, se tournent vers le modèle de responsabilité partagée. Pourtant, les contours de cette responsabilité demeurent flous. Le fléau des pratiques de sécurité cloud négligées persiste : configuration approximative, contrôle d’accès défaillant, absence de chiffrement. Selon la Cloud Security Alliance, près de 80 % des fuites de données découlent d’une configuration inadaptée de l’infrastructure cloud.
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Principaux risques identifiés en 2025
Voici les menaces qui dominent le paysage en 2025 et que chaque dirigeant IT devrait surveiller de près :
- Mauvaise configuration des environnements cloud, qui ouvre la porte aux attaques ciblées.
- Escalade de privilèges causée par une gestion imprécise des identités ou des droits d’accès trop étendus.
- Failles dans la chaîne d’approvisionnement logicielle, notamment au sein d’environnements hybrides.
Les normes évoluent au rythme des pressions réglementaires internationales, mais tous les secteurs ne progressent pas à la même vitesse. Les labels de cloud security certification se multiplient, sans pour autant offrir de garanties tangibles. Les équipes IT, débordées par la cadence des nouveautés technologiques, voient les attaquants exploiter l’automatisation pour mener des offensives d’ampleur. Entre promesse de flexibilité et complexité sécuritaire, le cloud impose une vigilance technique et organisationnelle permanente.
Quelles menaces émergent pour les systèmes d’information sensibles ?
Les attaques visant les systèmes d’information sensibles n’ont pas levé le pied en 2025. Les groupes cybercriminels redoublent d’inventivité : l’espionnage industriel s’appuie désormais sur des outils d’intelligence artificielle capables de générer des deepfakes bluffants, rendant caduques de nombreux dispositifs de contrôle. Les campagnes de phishing exploitent des scénarios ultra-ciblés, capables de tromper même les professionnels aguerris.
Les ransomwares s’infiltrent désormais au cœur même des plateformes de cloud computing. Leur diffusion est facilitée par une segmentation imparfaite des réseaux, surtout dans les architectures hybrides multi-cloud. Un service cloud compromis suffit désormais à contaminer toute une chaîne d’applications et de partenaires, mettant la supply chain logicielle en péril.
Les attaques par déni de service (DDoS) prennent de l’ampleur, portées par des botnets massifs ou des failles ignorées. Les vulnérabilités zero-day ciblent en priorité les infrastructures critiques et les plus grandes plateformes, telles que Google Cloud, Amazon Web Services et Azure. Les offensives de credential stuffing, réutilisation massive de mots de passe compromis, se multiplient, compromettant des volumes inédits de données sensibles ou d’applications métier.
À chaque nouveau point d’entrée, la surface d’attaque s’étend. La complexité croissante des environnements cloud exige des équipes de cybersécurité une gestion pointue des identités, des droits, et une veille continue sur un terrain mouvant. Entre attaques opportunistes et intrusions ciblées, la distinction s’efface. La pression grimpe d’un cran sur la protection des systèmes d’information sensibles.
Stratégies éprouvées pour renforcer la sécurité dans le cloud
L’essor des architectures hybrides multi-cloud impose une rupture nette : se contenter de sécuriser le périmètre ne tient plus la route. Les équipes souveraines en cybersécurité privilégient désormais le modèle zero trust : chaque action, chaque accès, est scruté, vérifié. Le chiffrement des données, qu’elles soient en transit ou stockées, s’érige en nouvelle norme pour la protection des données dans le cloud.
Mettre en place une gestion rigoureuse des identités et des accès s’impose. L’authentification multi-facteur limite considérablement les risques, tout comme la revue systématique des droits attribués. Les stratégies de gestion des risques s’appuient sur la surveillance continue afin de détecter rapidement tout comportement suspect, en particulier dans les environnements multi-cloud.
Voici des mesures concrètes à privilégier pour solidifier votre sécurité cloud :
- Sauvegarde automatisée et externalisée : la restauration rapide des données devient possible après un incident.
- Plan de continuité d’activité et plan de reprise d’activité : préparez-vous à affronter sinistres techniques et cyberattaques avec méthode.
- Certification cloud security : démontrez la conformité de vos pratiques et rassurez vos partenaires.
La vigilance face aux vulnérabilités et la mise à jour régulière des composants exposés, associées à une formation continue des équipes, renforcent durablement le dispositif. La sécurité s’affirme comme une démarche globale, souple, orchestrée à l’échelle de l’entreprise et de son écosystème cloud.
Recommandations concrètes pour limiter les risques en entreprise
Avec l’extension rapide de la surface d’exposition, il devient indispensable d’adopter une posture active face aux vulnérabilités du cloud computing. La gestion des identités et la protection des comptes à privilèges doivent rester au premier plan : renforcez systématiquement l’authentification multi-facteur, restreignez les droits d’accès et réévaluez-les fréquemment. Le chiffrement généralisé des données cloud, aussi bien en transit qu’au repos, permet de contenir l’impact d’une fuite.
Les chaînes CI/CD, au cœur des processus métiers, attirent tout particulièrement l’attention des attaquants. Il devient donc indispensable de les protéger à l’aide d’audits de code automatisés, de tests de vulnérabilités et d’outils de surveillance continue. Une sauvegarde externalisée, versionnée et régulièrement testée, accélère la reprise d’activité, que l’incident soit d’origine humaine ou technique.
Pour mieux structurer les approches de protection, ce tableau synthétise les leviers à activer :
Levier | Action recommandée |
---|---|
Gestion des accès | Authentification multi-facteur, restrictions contextuelles |
Surveillance | Détection d’anomalies, alertes en temps réel |
PCA/PRA | Tests réguliers, procédures formalisées |
Intégrez les exigences de conformité dès la genèse de vos services cloud. Fondez-vous sur les pratiques de sécurité préconisées par la cloud security alliance et assurez-vous que vos partenaires partagent la même vision du modèle de responsabilité partagée. Enfin, adaptez en permanence vos dispositifs de gestion des risques : l’agilité est la seule réponse valable face à la vitesse d’évolution des menaces et des infrastructures cloud.
Le cloud ne se contente plus d’héberger des données : il façonne la résilience des entreprises. Ceux qui relèvent le défi sécuritaire garderont la main sur leur avenir numérique, pendant que les autres risquent de courir derrière l’incident de trop.